Poème

Aurores
Ardemment réveillé par le flot puissant des avanies du temps,
Je pêche en eaux troubles et dispense au monde de vaines leçons.
Ce peut-il, qu'ainsi je me méprenne sur l'âme ?
N'aurais-je d'intérêt du haut de ma petite humanité, que pour les purgations.
Passons, et dites-moi, amis, si vous prêtez encore un regard à ce qui vous entoure.
Quel autre plaisir y a t il que celui de se laisser aller dans l'espace étroit qui nous est dévolu, entretenu de faux
semblants, allez, disais-je, au diable...
Je m'élève, envisage tout ça du dessus. Cependant je prends le temps de m'incliner devant Elle.
L'espoir incertain, encore et toujours...du bonheur.
Je voudrais sourire mais ne peux point.
Avilis mon corps mais demeure en moi, ô douce ambassade, instant miraculeux. Nul n'en réchappe !
Damnés nous sommes, condamnés nous étions, à chercher en nous ce quelque chose qu'on voudrait à la fois extirper
et faire venir, qui ne s'excipe qu'avec la mort.
A genoux enfin, je pleure le temps passé, celui qui va.
J'éprouve les cieux, et rends hommage aux jours sombres, à toutes les disgrâces.
J'essaime des mots, ils prennent acte de mes états, sont mon ego et forgent mon amour et ma conscience.
Au sens exact qu'ils ne peuvent avoir , j'entends bien les contenir.
Ne rien dire qui puisse vous troubler, juste irradier par la confusion et la profusion du langage, exiger du sens qu'il
tombe, se meurtrisse, devienne évanescent, et te rende à moi, toi, enfin !
Les gemmes crissent et je gravis une à une les étapes où tu me mènes.

Malik LARABI